En reprenant ce que
la plume d’Albert CAMUS nous a légué d’une si belle expression, je pense aux
approximations de langage ou aux déformations qui sévissent dans les propos de campagne
électorale.
Elles ajoutent aux
malheurs des luchonnais.
Par exemple,
constater que Luchon perd 6.7% de
ses curistes entre 2010 et 2013 (soit 4 ans), pendant que l'ensemble du secteur
progresse de 6%, devrait conduire à nommer ce résultat de déclin accentué du
thermalisme local. Se refuser à le dire, c’est enfoncer Luchon dans la
dépression économique.
A peu prés jusqu’en
2008, les thermes de Luchon subissaient la même érosion de fréquentation que
l’ensemble des stations thermales.
Depuis que nous
évoluons dans le sens contraire, nous perdons et elles gagnent en nombre de
curistes, une alerte permanente sonne à nos oreilles pour nous réveiller.
Ceux qui exposent
qu’il suffirait de changer de municipalité pour changer des baignoires et pour redresser
la barre ne disposent pas de l’analyse des causes du déclin. Celui ci tient aux
modes de gestion des thermes qui en ont subi la politisation. Et cette
politisation s’est accentuée ces dernières années. On ne fait pas fonctionner
une entreprise en faisant prévaloir des intérêts électoraux.
Il faut changer le
système et je nomme ce changement de privatisation, c’est à dire du sang neuf,
des capitaux extérieurs, de nouveaux acteurs, des professionnels à la barre et
non des politiques.
Autre exemple de peur des vrais mots, au sujet
du statut des agents thermaux. On nous a dit, nouveau statut. Mais est-il nommé
ce nouveau statut ? Nulle part. La crainte de prononcer le mot de contrat
de droit privé ajoute à notre malheur, car le Maire ne veut pas avouer
qu’il a acheté l’accord des syndicats sur un statut de droit privé, jusque là
rejeté par ces mêmes syndicats, en payant un prix excessivement lourd pour
l’avenir, puisque cet accord va consommer la moitié du bénéfice des thermes
(250 à 300.000 euros). En refusant de nommer cet accord, le Maire sortant
cache aux contribuables qu’ils devront en payer le montant.
Ainsi, trouvons nous
sous une autre plume de moindre envergure que CAMUS, et l’auteur ne m’en voudra
pas de ne point le ranger à la hauteur d'un académicien, une affirmation on ne peut
plus ambiguë. Nous lisons : « De son coté, René Rettig
évoque un investisseur mystère, misant une grosse somme, quinze millions d’Euros
tout de même ! … Sur cet équipement thermo-ludique qui nous manque si
cruellement… ». Pourquoi laisser
croire que je connais un investisseur dont je cacherais l’identité ? Pourquoi
refuser de nommer ma proposition de "partenariat public privé" par appel
public à la concurrence ? Ce sous entendu est à la limite de la
malhonnêteté intellectuelle. Et elle ajoute aux malheurs des luchonnais qui
reçoivent ainsi une information erronée, une contre vérité. Et c’est une
atteinte à l'intégrité du débat.
Ceci étant, si l’opinion en vient à le croire,
c’est peut être parce qu’elle est convaincue que la privatisation des thermes
est inéluctable et que c’est crédible. Et qu’elle nous sait capables d’y arriver
(dans le respect des codes qui gouvernent la commande publique).