Les réactions à ma proposition de privatisation sont
nombreuses. Mes concitoyens, ceux qui m'aiment ou ne m'aiment pas, eux dont la
confiance en l'avenir de la ville et des vallées est pareille à la peau de
chagrin du thermalisme luchonnais, tous que j'interpelle, savent en leur for
intérieur que j'ai raison, parce que cette solution est de simple bon sens.
Il ne s’agit pas, évidemment, de « vendre les
thermes ». L’établissement thermal, les sources thermales sont et
resteront la propriété de la Ville de Luchon, et d’elle seule. Mais l’intérêt
général commande de faire appel à des financements privés.
M. FERRE a proposé une Société Publique Locale (SPL) qui
est une privatisation au rabais, c’est à dire application du droit privé sans
les capitaux privés. Car le « P » de SPL signifiant que les capitaux
sont publics (et donc faibles ou inexistant), il appartiendrait toujours aux
contribuables de financer les emprunts et une exploitation déficitaire. Un peu
comme nous avons été obligés de le faire avec le Crédit Lyonnais.
Pour ma part, je propose de déléguer la gestion des thermes à une société privée. Nous avons
un besoin impérieux de moderniser nos produits thermaux, de les adapter à la
demande, de les commercialiser, et de changer notre image vétuste de station
thermale de l’ancien temps. Il y faut consacrer des capitaux que nous ne
trouverions pas sans un partenaire privé qui aura un intérêt à investir sur ces
produits thermaux et parier sur LUCHON.
Encore
faut-il pouvoir conduire ce changement nécessaire. Trois conditions doivent être réunies pour réussir.
La première tient aux personnels concernés. Or le personnel saisonnier a déjà voté pour
la privatisation de son statut, en acceptant de passer sous CDD et CDI ! Dés
lors comment pourrait-on m’objecter que la privatisation que je préconise
présente un risque social ?
Le personnel permanent relevant de la fonction
publique territoriale, sa position restera inchangée par rapport à celle qu’il
connaît avec la régie thermale actuelle. Il sera toujours mis à disposition et
payé par la commune.
La deuxième condition est de réaliser une mise en concurrence transparente
avec un cahier des charges préservant les intérêts fondamentaux de la commune
et de ses contribuables, à savoir : recettes de la redevance sur l’eau
thermale, sur le loyer des bâtiments et sur la fiscalité locale due par la
société délégataire, alors qu’actuellement les thermes ne sont pas imposables.
La troisième condition tient aux Élus qui seront cette fois ci unanimes sur
un mandat clair des électeurs. Ils auront pour préoccupation d’écarter les risques
juridiques que l’on peut rencontrer dans ce genre d’affaire : pas de précipitation
dans les choix, analyse objective des propositions, décision froide et sans
passion. Et pour qu’il en soit réellement ainsi, le conseil municipal et le
Maire seront indemnes du soupçon de conflit d’intérêt, ce qui est un poison
dont on ne mesure pas les mortels effets.
Enfin, le conseil municipal aura pris le soin de
préciser sa stratégie pour être en mesure de partager les mêmes objectifs avec
la société retenue, tant du point de vue de la clientèle que Luchon se sent en
mesure d’accueillir, que des efforts communs en terme d’image et de
communication.