mardi 25 juin 2013

UN POSSIBLE SURSAUT


Passant auprès des sinistrés du 18 juin, je remarque qu'ils ont pris le dessus avec énergie. Car chacun d'eux vit une expérience douloureuse, dans un sentiment d'isolement surmonté. Mais l’entraide est aussi présente, spontanée et privée, de sorte que le fardeau s’en trouve un peu partagé dans l’instant. Si les autorités constituées ne sauraient évidemment pas s’en prévaloir, il nous revient aussi de leur prêter concours, car elles jouent un rôle important dans le retour à une situation normalisée. De ce point de vue, l’action des Maires et des élus doit recevoir tous les soutiens de toutes les forces organisées. L’initiative du 6 juillet permettra également aux associations d’apporter leur contribution solidaire.
Mais dans les temps à venir, il faudra penser et agir en conséquence de la crue, qui est venue aggraver une situation déjà très préoccupante. Chacun de ceux qui se trouvent touchés par la catastrophe, et les autre aussi, se prennent à penser à l’avenir, pour se demander s’il est possible de compter sur lui. Comment en effet ne pas s’interroger sur les efforts supplémentaires à consentir, si l’horizon reste bouché. En quelque sorte, l’épreuve subie par les vallées pyrénéennes, nous oblige à donner un coup d’accélérateur, et à prendre plus vite et plus fort des décisions que nous savions inéluctables. Sous la réserve expresse de recevoir la juste indemnisation des dommages, c’est l’occasion de concevoir un nouveau paysage, un nouvel intérieur, un nouvel agencement, et de mettre à la décharge les vieilleries qui nous encombrent.
Ce qui rend d’autant plus impérieux le changement des attitudes et des comportements.
Luchon s'enfoncerait encore d'avantage si cette poignée de femmes et d'hommes qui décident du sort de la Cité thermale (nous ne sommes plus que 2.500 habitants et encore moins d'électeurs), succombe aux jeux de clans, avec ses exclusions (et avec la responsabilité d’entrainer derrière elle les vallées qui lui sont reliées par des liens si étroits que les sorts sont communs), alors même qu'il faudrait attirer de nouveaux acteurs économiques, pour relayer une collectivité épuisée.
Comme les questions relatives à la sécurité devant les éléments naturels se poseront plutôt que prévu, et que leur résolution ne doit pas être un objet de retardement, nous aurons certainement plus d’exigences sur l’entretien ou la création d’ouvrages de protection et de prévention. Cette tâche dont nous venons de mesurer le degré de priorité naîtra d’une nécessaire et intense coopération de toutes les Collectivités territoriales et de l’État.
Le sursaut devient possible, à raison même de la réaction vitale que déclenchent les grandes épreuves.