Certains candidats aux élections municipales de Luchon
feraient-ils cause commune ? En apparence tout au moins, puisque je puis
répondre aux uns en argumentant pour les autres.
Passons rapidement sur le devenir du Casino municipal
dont le seul mode de gestion légalement possible est la concession,
donc la privatisation. Pas de privatisation, pas de jeux, pas de Casino.
Rappelons tout autant que l’affermage de
Superbagnères, donc la privatisation de la station, a apporté 8,5
millions d’euros de travaux d’aménagements, entre 2002 et 2007, et rendu
possible le bail du Grand Hôtel de Superbagnères que les Villages Club du
Soleil ont restauré et exploitent avec succès. En dépit du gouffre financier qu’étaient
la station et le Grand Hôtel en 1999, quand je décidais de privatiser ?
Venons en à l’établissement thermal, ignorant la
comptabilité analytique permettant par exemple de déterminer le prix de revient
excessif de la cure ORL rapportée à son tarif conventionnel, ou de vérifier si
les coût fixes du paquebot thermal ne sont pas trop élevés, compte tenu des
charges engendrées par la structures technique qui n’accueille plus un nombre
de curistes médicaux suffisant. Partageant ce constat, je m’étais rendu à
l’idée que la culture d’entreprise des thermes est très éloignée d’un pilotage
par les coûts et les attentes de la clientèle.
Clientélisme et paternalisme y règnent, ce qui dévoie les
principes les plus élémentaires et les volontés les plus droites.
Pourquoi ? Par ce que, soit pour se targuer d’une relation bénéfique, soit
pour exhaler un ressentiment, la municipalisation des thermes oblige chacun à se
positionner par rapport au Maire qui détient seul le pouvoir de nommer, de
noter, de sanctionner, de récompenser. Forcément, le Maire, et à travers lui
les responsables qu’il a placés, gèrent les thermes sous un critère politique
pour maintenir en vassalité les familles redevables d’un avantage. La précarité
de l’emploi saisonnier renforce l’emprise des élus qui sont enclin à faire
perdurer ces pratiques incompatibles avec l’esprit d’entreprise. Aussi est-il
pour moi inconcevable de se raccrocher à ce système archaïque, quand on prétend
travailler pour l’avenir de Luchon.
Comment changer et s’ouvrir à une culture plus moderne ?
Sous le regard empreint d’inquiétudes et de circonspection de mon adjoint au
thermalisme, la création d’une régie thermale, étape vers l’autonomie, cherchait
à établir progressivement une assiette objective aux relations financières
entre la Commune et les thermes (fourniture d’eau thermale, locations de
bâtiments, mise à disposition de personnels). Elle visait aussi à sortir le
personnel saisonnier d’un assujettissement moyenâgeux à la personne du Maire.
Ensuite, … ensuite mars 2008 est survenu.
Depuis, le partenariat avec Pierre Fabre qui devait
être approfondi a été abandonné, et aucun progrès n’a été accompli, sauf à
constater que le personnel saisonnier des thermes aurait accepté de passer sous
contrat de droit privé.
Pour autant M. AUBRON, qui fut aux avants postes sous
Louis FERRE, annonce « aujourd’hui, les Thermes présentent un bilan déséquilibré et les impôts viennent désormais compléter les
charges engendrées par les
cures, une fois que la sécurité sociale a réglé sa maigre
participation ». Et de constater avec lui que « les Thermes de Luchon pourraient se retrouver en faillite
dès la première année, si Louis Ferré va jusqu’au bout de son projet » de
SPL.
Il est donc clair que
la gestion publique locale des thermes, c’est à dire leur municipalisation,
sous quelque forme que ce soit, conduit à l’échec. Néfaste, je la combats. Contrairement au Dr LADRIX qui sera toujours juge et
partie, je défends sa privatisation qui est concevable pour le bien public. Je
reviendrai sur la façon dont justement je le conçois.