Je
pose la question de l'avenir de l'établissement thermal de Luchon, et non point
celui du thermalisme, car leurs sorts respectifs ne sont pas totalement liés.
Certes les soins thermaux remboursés par la sécurité sociale évolueront au gré
de la politique sociale gouvernementale, c'est à dire qu'il n'y aura pas
explosion du thermalisme français, ni disparition des remboursements par les
systèmes d'assurance maladie. Fort heureusement, les études de l'AFRTEH ont mis
un terme aux reproches de l'absence de travaux scientifiques sur les effets des
soins thermaux. Mais ces études ne sont pas des annonces miraculeuses. Elles
font simplement état d'une certaine efficacité, à comparer avec d'autres
thérapeutiques, compte tenu du handicap économique et sociétal que représente
l'obligation d'un long séjour en station thermale.
Mais
de cet inconvénient, il faut en faire un atout, par une offre nouvelle,
complémentaires ou additionnée aux cures thermales, orientée vers le bien être
et le prévention.
Ceci
est une nécessité pour déployer auprès d'une clientèle supplémentaire, des
pratiques thermales dont les coûts fixes demandent à être absorbés par un
nombre plus important de clients. Ceci est une opportunité que pour l'instant
seules les stations thermales sont susceptibles de saisir, parce qu’elles
proposent un cadre idéal pour l’éducation et la mise en pratique de
comportements adaptés au maintien en santé.
Tous
les discours scientifiques actuels mettent l’accent sur les bienfaits de
l’activité physique et sur le bien manger pour se maintenir en santé, et
prévenir les maladies chroniques sévères qui menacent avec l’avancée en
âge. Il est dés lors question de réapprendre l'effort physique et de
rééduquer l’alimentation.
Des
professionnels nouveaux investissent ce champ d’action qui concerne toutes les
populations, de l’enfant au sénior, surtout quand elles sont marquées par les
méfaits de la vie urbaine. Une clientèle importante répondra à cette offre, car
elle correspond à un besoin essentiel dont nos contemporains ressentent de plus
en plus la nécessité. Mieux, des mutuelles commencent à la soutenir
financièrement.
Or,
il est à la portée d’une station thermale bien organisée de proposer ces
nouvelles activités, et d’y ajouter une offre de remise en forme par les soins
thermaux.
Je
crois avoir laissé, dans les dernières années de mon mandat, les prémisses de
ce programme dit complémentaire aux cures, abandonné depuis 2008 par nos thermes, alors qu’il fallait en
faire une priorité. Ce fut une des fautes de M. Ferré.
Aujourd’hui,
comme il faut s’y lancer avec la plus forte dynamique, je préconise
d’encourager des initiatives privées, qui pourraient créer ces programmes de
réentrainement à l’effort et d’éducation nutritionnelle, associés à un
hébergement classique de la station. D'ailleurs, les hébergeurs de Luchon pourraient créer eux même ces programmes en s'attachant les compétences nécessaires. Un forfait séjour serait à proposer,
comprenant des activités thermales achetées aux thermes et revendues par ces
nouveaux opérateurs. Bien entendu, l’Office du tourisme aurait pour rôle de
promouvoir cette offre. Des dizaines d’emplois nouveaux sont à la clé.