La ville de Luchon nécessite la mise en œuvre d'une
politique budgétaire sérieuse, si elle souhaite retrouver une marge de
manoeuvre aujourd'hui perdue en matière d'investissements.
Le constat : Une situation préoccupante qui
n'a cessé de se détériorer ces 5 dernières années.
A l'analyse du budget 2012, il apparaît que son montant
s'élève à 15 500 000€ : 11 885 000€ sont consacrés au fonctionnement et 3
680 000€ à l'investissement.
Les charges de personnel (6 198 000€) et les charges de
gestion courante (4 400 000€) représentent
90% des frais de fonctionnement et
69% du budget total. Ce qui est beaucoup si l'on considère le patrimoine
architectural que la ville doit entretenir pour demeurer attractive et assurer
le maintien du tissu économique local voire créer des emplois durables.
Les deux graphiques ci-dessous montrent une baisse de
41% des ressources d'investissement depuis 2010, dans le même temps les
dépenses de fonctionnement augmentent de 16%.
Devant la baisse prévisible des dotations de l'Etat (2
800 000€) et la nécessité d'augmenter les crédits d'investissement par voie
d'autofinacement, de nombreux postes budgétaires devront faire l'objet
d'économies.
En effet une fois payées les dépenses de fonctionnement
(personnels + gestion courante sur un budget de 15 500 000€, il ne reste que 2
980 000€ consacrés à l'investissement
pour l'entretien des bâtiments publics communaux, de la voirie et des
services publics industriels et commerciaux dont la commune a la charge (après
avoir déduit les remboursements d'emprunt d'un montant de 700 000€ par an). La
part d'investissement de la commune n'a pas cessé de diminuer sur les 5
dernières années.
Pour Luchon la marge de manœuvre est étroite car les
dépenses de fonctionnement réelles par habitant s'élèvent à 3.900€ , montant
très supérieur, comme l'indique la cour des comptes, à celui constaté pour la
même strate de population (montant moyen 1.100€), ce qui pourrait être normal
pour une station touristique mais qui est bien supérieur à celui enregistré dans
les communes support de stations de ski
(soit 2.200€ par habitant).
La commune ne dispose donc d'aucune marge de manœuvre
pour le financement de ses nouveaux investissements sauf à reconstituer
rapidement une capacité d'autofinancement supérieure à ses remboursements de
dette en capital, à la fois par une plus grande maîtrise de ses dépenses et par
une augmentation de ses recettes.
Les Propositions : 4 Pistes destinées à
améliorer les capacités d'autofinacement de la commune peuvent être envisagées
1) La recherche systématique d'économies sur le budget
de fonctionnement :
La mise en oeuvre d'un plan d'action en matière de
développement durable nécessitera de scruter de manière attentive les postes
budgétaires relatifs à l'énergie, l'eau, les carburants, les
télécommunications, les frais de correspondance, les honoraires d'avocats, les
primes d'assurances, les contrats de prestations de services, les honoraires de
bureaux d'étude, l'achat de fournitures... .
Des objectifs d'économies devront être fixés puis
atteints annuellement ;
2) La recherche d'économies ponctuelles jusqu'à
restauration des capacités d'autofinancement.
3) La
recherche de partenaires privés :
La délégation
de gestion de services publics par voie de marché public ou des partenariats public
privé devront être recherchés pour la gestion des thermes, de la station de
ski, du Casino, du Théâtre, permettant ainsi une auonomie de la politique
budgétaire de la Ville qui ne sera plus tributaire des résultats de ces
entreprises touristiques. Celles ci seront mieux gérées par ailleurs.
4) Le
développement des recettes financières de la commune :
Exploitation
des forêts, coupes de bois, produits agricoles, redevances loisirs, location du
théâtre, ressources de sponsoring, financements privés devront être encouragés
et développés.
Pierre FOURCADET
Pierre FOURCADET