dimanche 26 janvier 2014

POUR UNE POLITIQUE BUDGETAIRE RESPONSABLE

La ville de Luchon nécessite la mise en œuvre d'une politique budgétaire sérieuse, si elle souhaite retrouver une marge de manoeuvre aujourd'hui perdue en matière d'investissements.

Le constat : Une situation préoccupante qui n'a cessé de se détériorer ces 5 dernières années.

A l'analyse du budget 2012, il apparaît que son montant s'élève à 15 500 000€ : 11 885 000€ sont consacrés au fonctionnement et 3 680 000€ à l'investissement.
Les charges de personnel (6 198 000€) et les charges de gestion courante (4 400 000€) représentent  90% des frais de fonctionnement et  69% du budget total. Ce qui est beaucoup si l'on considère le patrimoine architectural que la ville doit entretenir pour demeurer attractive et assurer le maintien du tissu économique local voire créer des emplois durables.


Les deux graphiques ci-dessous montrent une baisse de 41% des ressources d'investissement depuis 2010, dans le même temps les dépenses de fonctionnement augmentent de 16%.
Devant la baisse prévisible des dotations de l'Etat (2 800 000€) et la nécessité d'augmenter les crédits d'investissement par voie d'autofinacement, de nombreux postes budgétaires devront faire l'objet d'économies.

En effet une fois payées les dépenses de fonctionnement (personnels + gestion courante sur un budget de 15 500 000€, il ne reste que 2 980 000€ consacrés à l'investissement  pour l'entretien des bâtiments publics communaux, de la voirie et des services publics industriels et commerciaux dont la commune a la charge (après avoir déduit les remboursements d'emprunt d'un montant de 700 000€ par an). La part d'investissement de la commune n'a pas cessé de diminuer sur les 5 dernières années.

Pour Luchon la marge de manœuvre est étroite car les dépenses de fonctionnement réelles par habitant s'élèvent à 3.900€ , montant très supérieur, comme l'indique la cour des comptes, à celui constaté pour la même strate de population (montant moyen 1.100€), ce qui pourrait être normal pour une station touristique mais qui est bien supérieur à celui enregistré dans les communes support de stations  de ski (soit 2.200€ par habitant).
La commune ne dispose donc d'aucune marge de manœuvre pour le financement de ses nouveaux investissements sauf à reconstituer rapidement une capacité d'autofinancement supérieure à ses remboursements de dette en capital, à la fois par une plus grande maîtrise de ses dépenses et par une augmentation de ses recettes.

Les Propositions : 4 Pistes destinées à améliorer les capacités d'autofinacement de la commune peuvent être envisagées

1) La recherche systématique d'économies sur le budget de fonctionnement :
La mise en oeuvre d'un plan d'action en matière de développement durable nécessitera de scruter de manière attentive les postes budgétaires relatifs à l'énergie, l'eau, les carburants, les télécommunications, les frais de correspondance, les honoraires d'avocats, les primes d'assurances, les contrats de prestations de services, les honoraires de bureaux d'étude, l'achat de fournitures... .
Des objectifs d'économies devront être fixés puis atteints annuellement ;
2) La recherche d'économies ponctuelles jusqu'à restauration des capacités d'autofinancement.
3) La recherche de partenaires privés :
La délégation de gestion de services publics par voie de marché public ou des partenariats public privé devront être recherchés pour la gestion des thermes, de la station de ski, du Casino, du Théâtre, permettant ainsi une auonomie de la politique budgétaire de la Ville qui ne sera plus tributaire des résultats de ces entreprises touristiques. Celles ci seront mieux gérées par ailleurs.
4) Le développement des recettes financières de la commune :
Exploitation des forêts, coupes de bois, produits agricoles, redevances loisirs, location du théâtre, ressources de sponsoring, financements privés devront être encouragés et développés.
Pierre FOURCADET