Le
Préfet de la Haute Garonne vient de soumettre au Conseil Général, pour avis, le
projet de décret portant création des nouveaux cantons dans le département.
Applicable lors des prochaines élections cantonales en 2015, ce décret ramène
de 14 à 3 le nombre cantons constituant le territoire du Comminges.
Bagnères
de Luchon reste chef lieu d’un nouveau canton qui ne rassemble pas moins de 132
communes, par regroupement des anciens cantons de Saint Martory, Salies du
Salat, Aspet, Barbazan, Gourdan Polignan, Saint Béat et Luchon, pour former un
tout de 33.754 habitants.
Un
découpage qui bouleverse les données historiques et territoriales
Ce
vaste territoire ne semble obéir à aucune logique, sinon d’atteindre au plus près les seuils démographiques en deçà desquels la loi
ne serait respectée, puisque celle ci impose un minimum d’écart entre la
population réelle et une population théorique garantissant le principe d’égale
représentation des populations de chaque circonscription. Avec, en plus, une
sourcilleuse attention aux statistiques électorales, en vue de permettre au
parti socialiste de garder son emprise sur les élus qui seront issus des
prochaines élections.
Ce
nouveau découpage est le témoignage du déclin économique du Comminges, qui sera
désormais plus que dominé par l’agglomération Toulousaine qui dispose de 21
cantons sur 27. Les nombreux élus socialistes locaux reçoivent ainsi la preuve
de leur efficacité.
La
dilution du Haut Comminges (Aspet, Saint Béat, Luchon), dans un espace
hétérogène, situé à l’est et au sud de
l’autoroute Toulouse Bayonne, conduit à s’interroger sur la place des Communes
de montagne, qui risquent de perdre leur poids spécifique, reconnu jusqu’à
présent au titre de l’isolement, des difficultés de communication et d’une
économie agro-touristique.
Avec
d’importantes conséquences sur les 31 communes de l’ancien canton de Luchon
Il
me faut à nouveau souligner l’importance accrue que ce nouveau découpage va
conférer à la Communauté de Communes du pays de Luchon, qui reste une entité
identifiable et devient seule référence territoriale. On comprend en effet que
le couple de nouveaux élus d’un canton (une femme, un homme), divers et varié,
avec ses 132 communes, ne pourra plus s’intéresser à chacune d’entre elles, et
sera tenu de chercher des interlocuteurs plus représentatifs, en la personnes
des présidents d’intercommunalité.
C’est
la raison pour laquelle je plaide pour un renforcement de la coopération
intercommunale, et pour l’adoption d’une
politique territoriale plus orientée vers l’action économique et touristique.
Bagnères de Luchon, qui demeure le chef lieu de canton, en ressortira grandi.
Et
contrairement à ceux qui exposent qu’il n’y a aucune chance de trouver une bonne
entente entre les communes, à cause de la politique, je maintiens notre
engagement d'éviter aux questions intercommunales les pièges du débat
politicien, et de fonctionner avec les règles que les élus locaux ont adoptées,
sans remettre en cause les principes de représentation, pour autant que la
majorité des Maires les confirme.